Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló victime d’un coup d’État militaire
Les militaires s’installe au pouvoir en Guibée-Bisseau et une période de transition s’ouvre sous l’égide des putchistes.
T rois jours après la présidentielle du 24 novembre, marquée par une contestation féroce des résultats, la situation politique en Guinée-Bissau s’est brutalement dégradée. Umaro Sissoco Embaló, président sortant revendiquant une victoire avec 65 % des voix selon son propre décompte, a été arrêté ce 26 novembre dans son bureau du palais présidentiel à Bissau. Cette arrestation intervient après que son principal rival ait également déclaré sa victoire, plongeant le pays dans une crise électorale profonde.
Le coup d’État a été conduit par une faction dissidente des forces armées, qui ont simultanément arrêté plusieurs hauts responsables sécuritaires, parmi lesquels le chef d’état-major général, le général Biague Na Ntan, son adjoint Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur Botché Candé. Cette opération militaire révèle un effondrement rapide du pouvoir civil et politique en place, déjà fragilisé par des divisions internes et des tensions persistantes issues d’un passé marqué par des coups d’État récurrents.
Les causes de cette situation sont multiples. La Guinée-Bissau souffre d’une instabilité chronique, exacerbée par des institutions faibles, une armée puissante et politisée, ainsi qu’un climat de méfiance profond entre les acteurs politiques. Le refus de reconnaître l'issue du scrutin par l’opposition a catalysé les divisions, offrant un prétexte à certains militaires pour intervenir directement dans le jeu politique.
À court terme, cette crise accroît le risque d’un vide institutionnel et d’une escalade de violences, menaçant la stabilité régionale. La communauté internationale, notamment l’Union africaine et la CEDEAO, devra exercer une pression soutenue afin d’instaurer un dialogue politique inclusif. Le rétablissement d’un pouvoir civil légitime exige un apaisement rapide et des garanties électorales crédibles.
À plus long terme, la Guinée-Bissau doit impérativement renforcer ses institutions démocratiques et désarmer les factions militaires pour sortir du cycle répétitif de l’instabilité. Sans réformes structurelles profondes, le pays reste vulnérable aux coups d’État et à l’implosion politique, compromettant son développement socio-économique et sa sécurité nationale.
