Soupçon de disparition inexpliquée de près de 10 milliards F.CFA alloués à la relance touristique au Gabon : une situation qui interroge.
Présomption de détournement de fonds au Ministère du Tourisme
A lors que la transition politique au Gabon touchait à sa fin, un fond conséquent estimé à 10 milliards de F.CFA, destiné à remettre sur pied le secteur touristique lourdement impacté, se saurait volatilisé sans que personne ne puisse justifier son usage ou sa destination finale. Cette enveloppe exceptionnelle, constituée d’un mélange de fonds publics, de contributions issues de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et des dividendes distribués par les hôtels réquisitionnés durant la crise, devait permettre une relance structurée et ambitieuse. Or, aucun projet d’envergure ni infrastructure majeure n’a vu le jour.
Les seules réalisations officiellement annoncées se limitent à deux caravanes touristiques organisées sans grands moyens ni promotion, loin de l’impact économique attendu pour relancer un secteur stratégique. Aucune piste claire n’indique où sont passés ces milliards, soulevant des suspicions de mauvaise gestion, voire de détournement. Cette opacité compromet non seulement la confiance des partenaires financiers et des acteurs du tourisme, mais met aussi en péril la reprise économique dans une région où ce secteur demeure un levier crucial.
Les conséquences sont immédiates : stagnation du secteur touristique, perte d’emplois, dégradation des sites touristiques faute d’entretien et d’investissements, et érosion de l’attractivité du Gabon sur la scène internationale. Face à ce constat, plusieurs mesures s’imposent pour éviter que de telles dérives ne se reproduisent : • Transparence nécessaire : publication détaillée des dépenses, audits indépendants et accessibles au public. • Renforcement du contrôle : mise en place d’instances de surveillance comprenant des représentants de la société civile et des experts financiers. • Gestion professionnelle : confier la gestion des fonds à des entités spécialisées du secteur, avec une planification claire, des objectifs précis et un calendrier rigoureux. • Engagement des parties prenantes : impliquer davantage les acteurs locaux, les professionnels du tourisme et la population dans l’élaboration et le suivi des projets. • Sanctions exemplaires : enquêtes rigoureuses et poursuites en cas de malversations identifiées.
Sans ces mesures urgentes, le Gabon risque non seulement de manquer une occasion cruciale de redynamiser son économie, mais aussi de renforcer la défiance citoyenne envers les instances publiques. Ce scandale révèle une fois de plus l’impératif d’une gestion rigoureuse et transparente des fonds publics pour assurer un développement durable et partagé.
