Le Maire de Libreville déclare la guerre aux pratiques frauduleuses
L'heure n'est plus au simple audit, mais à une véritable opération "mains propres" contre un système de corruption aux racines profondes.
L ibreville – Historiquement perçue comme le bastion d'une gestion opaque, la mairie de la capitale gabonaise est au cœur d'une tentative de purge sans précédent. Pierre Mathieu Obame Etoughe, nouvel édile à la poigne de fer, a officiellement déclaré la guerre aux pratiques frauduleuses qui vampirisent les caisses municipales depuis des décennies.
Un système de corruption aux racines profondes : Le constat est sans appel : détournements de recettes municipales, "emplois fantômes" et surfacturations systémiques ont longtemps constitué la norme à l’Hôtel de Ville. Entre la gestion nébuleuse des taxes de marchés et l'évaporation des budgets alloués à la voirie, la réputation de l'institution est plus que jamais "sulfureuse". Pour Obame Etoughe, l'heure n'est plus au simple audit, mais à une véritable opération "mains propres".
L'orthodoxie financière comme bouclier : La stratégie du maire repose sur deux piliers : la numérisation des recettes pour limiter les manipulations de cash et l’instauration d’un contrôle citoyen accru. En promettant une transparence totale sur l’exécution budgétaire, le magistrat espère rompre avec l'ère des privilèges indus. Cependant, le défi est de taille : s'attaquer à ce système, c'est affronter des réseaux d'intérêts puissants et enracinés, capables de saboter les réformes de l'intérieur.
Le pari de la crédibilité : Au-delà des promesses, l'opinion publique attend des actes concrets : des poursuites judiciaires pour les malversations passées et une amélioration visible des services urbains. Si Pierre Mathieu Obame Etoughe réussit à imposer cette rigueur, il marquera un tournant historique pour la gouvernance locale. Dans le cas contraire, il risque de rejoindre la longue liste des édiles broyés par une machine administrative dont la résistance à la transparence semble, jusqu'ici, inébranlable.
