Le phénomène des "Placements" au Gabon : alerte contre la prostitution en ligne.
Une Dérive Dangereuse de la Jeunesse Face à la Précarité
D ans le Gabon contemporain, marqué par l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et une précarité emploi croissante, un phénomène alarmant gagne du terrain : le "placement". Cette pratique, euphémisme pour la prostitution volontaire et éphémère, consiste pour de nombreux jeunes à monétiser leur corps via des partenaires sexuels multiples, attirés par l'argent facile et une illusion de plaisir. Facilité par les applications de rencontre et les réseaux sociaux, ce commerce corporel expose la jeunesse à des risques sanitaires, sociaux et moraux profonds, menaçant l'avenir d'une génération entière.
Expert en sociologie urbaine et développement africain, j'observe que le "placement" n'est pas un choix libre, mais une réponse désespérée à un chômage des jeunes avoisinant les 40% (selon les données de la Banque mondiale, 2023). Les NTIC, en démocratisant les connexions anonymes, transforment Libreville et Port-Gentil en marchés occultes où le corps devient marchandise. Les conséquences sont dévastatrices : explosion des infections sexuellement transmissibles (IST), dont le VIH/SIDA (prévalence de 4,4% chez les 15-24 ans, rapport UNAIDS 2024), grossesses précoces, violences physiques et psychologiques, et une dévalorisation profonde de la dignité humaine. Sans compter l'érosion des valeurs familiales et communautaires, pilier de la société gabonaise.
Solutions Concrètes pour Éradiquer ce Fléau Il est impératif d'agir sur plusieurs fronts pour inverser la tendance : • Investissements massifs en éducation et formation professionnelle : Multiplier les centres de formation aux métiers numériques et verts, en partenariat avec les géants tech comme Google ou Huawei, pour offrir des emplois stables et rémunérateurs. • Campagnes de sensibilisation ciblées : Lancer via les NTIC des programmes éducatifs sur les risques du "placement", en impliquant influenceurs et leaders communautaires, comme l'a réussi le Sénégal avec son initiative "Zéro Sida".
• Renforcement des politiques publiques : Subventionner l'entrepreneuriat jeune (via le Fonds National de la Jeunesse) et durcir les sanctions contre l'exploitation, tout en protégeant les victimes via des refuges et un accès gratuit aux soins. • Rôle de la société civile : Encourager les ONG et églises à promouvoir l'autonomisation économique des femmes et hommes jeunes, brisant le cercle vicieux de la précarité. Le Gabon, riche en ressources, ne peut tolérer que sa jeunesse se prostitue pour survivre. Un sursaut collectif est urgent : le gouvernement, les entreprises et la société doivent unir leurs forces pour transformer cette précarité en opportunité. L'avenir de la nation en dépend.
