Sommet de Bamako : l’AES scelle son destin sécuritaire et diplomatique en zone Sahel
Les juntes du Mali, du Niger et du Burkina Faso renforcent leur alliance face aux menaces jihadistes lors d’un sommet crucial.
L e 22 décembre 2025, Bamako a accueilli le deuxième sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), réunissant les généraux Assimi Goïta (Mali), Abdourahamane Tiani (Niger) et Ibrahim Traoré (Burkina Faso). Objectif : consolider la coopération sécuritaire et diplomatique après un an de confédération, avec un focus sur la Force conjointe AES.
Le sommet de deux jours, ouvert sous haute sécurité, marque une étape décisive pour l’AES, formée en septembre 2023 comme pacte de défense et promue confédération en juillet 2024. Les leaders, issus de juntes militaires, ont affiché des documents issus de leur précédent rendez-vous à Niamey, symbolisant leur unité face à l’instabilité sahélienne. Les discussions portent principalement sur la défense contre les menaces jihadistes, après le retrait du G5 Sahel et de la Cédéao. La Force conjointe AES, nouvellement opérationnelle, vise à coordonner les opérations militaires transfrontalières et le partage de ressources.
Une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de la Sécurité et du Développement s’est tenue les 20 et 21 décembre à Bamako, sous la présidence de Goïta. Elle a permis d’évaluer les acquis de la première année, d’avancer les structures institutionnelles et de discuter des progrès avec la Cédéao. Bien que l’absence de Traoré ait été notée le premier jour, l’événement souligne la volonté d’intégration régionale autonome, axée sur la sécurité économique et diplomatique.
Ce sommet intervient dans un contexte de tensions persistantes : insurrections jihadistes, sanctions régionales et quête d’indépendance stratégique. L’AES ambitionne une banque commune et une télévision régionale, comme évoqué dans d’autres couvertures, pour contrer l’influence extérieure. RFI met en lumière cette dynamique comme un « scellement du destin » sécuritaire, potentiellement isolant les trois pays mais renforçant leur souveraineté.
Ce rendez-vous à Bamako pose les bases d’une AES plus robuste, cruciale pour la stabilité sahélienne, tout en défiant les cadres ouest-africains traditionnels.
