S ieur Toulekima Abandja, percepteur du Trésor public à Mekambo, vient d’être détenu pour un présumé détournement de plus de 166 millions FCFA a déclaré l’union. Cet agent public exemplifie le cancer de la corruption qui ronge les finances gabonaises : des fonctionnaires qui pillent les deniers publics en toute impunité, protégés par des régimes spéciaux et bénéficient souvent de la solidarité de corps qui compliquent leur incarcération et leurs sanctions.

Ces "percepteurs" et autres agents publics agissent comme des seigneurs, détournant des fonds destinés aux écoles, hôpitaux et routes, sous le couvert d’une administration complice. Leur régime spécial – mutations facilitées, retraites dorées et immunités de fait – rend leur poursuite judiciaire un parcours du combattant. Résultat : des procès interminables, des libérations conditionnelles et une restitution symbolique des fonds volés.

Rappelons les scandales passés qui illustrent cette impunité. En 2018, l’ancien directeur du Trésor à Port-Gentil avait détourné 250 millions FCFA sans jamais purger une longue peine, grâce à des protections syndicales. Plus récemment, en 2023, un cadre des impôts à Franceville s’était enfui avec 120 millions FCFA, bénéficiant d’un régime spécial qui a retardé son extradition. Ces cas répétés prouvent que plusieurs corps les agents publics dont le Trésor public se croient au-dessus des lois, aggravant la dette publique et freinant le développement.

Il est temps de démanteler ces privilèges archaïques. Sans réformes radicales – peines planchers incompressible et fin des régimes spéciaux – le Gabon continuera de saigner ses ressources au profit d’une caste de voleurs en col blanc.