Kim Oun dévoile le réseau de détournement orchestré par Sylvia et Noureddine Bongo Valentin
Procès Noureddin et Sylvia Bongo Valentin, l’ancien homme à tout faire du Clan Ali Bongo, Kin Oun passe aux aveux devant la cours de justice criminelle.
C e mardi 11 octobre 2025, au tribunal de Libreville, l’ancien collaborateur proche du couple présidentiel, Kim Oun, a apporté un éclairage inédit au dossier judiciaire en révélant les rouages financiers parallèles orchestrés par Sylvia et Noureddine Bongo Valentin. Son témoignage met en évidence une organisation cloisonnée et hiérarchisée, détournant les circuits institutionnels pour gérer un budget de campagne pharaonique évalué à 80 milliards de francs CFA.
Kim Oun précise qu’il était en charge de l’assistance exclusive de Sylvia Bongo, distinct de Noureddine, tandis qu’Abdoul Oceni Ossa, devenu le bras droit de Noureddine Bongo Valentin, contrôlait ses affaires privées et administratives. Ce duo gérait donc en coulisses les leviers essentiels du pouvoir présidentiel en marge des structures officielles.
La campagne présidentielle d’août 2023 s'appuyait sur une division stricte des responsabilités :
• Alex Bongo et Abdoul Oceni Ossa supervisaient les opérations financières • Jessye Ella Ekogha pilotait la communication • Ian Ngoulou et Steve Nzeko Dieko s’occupaient de la stratégie politique • Marion Scappaticci coordonnait globalement, assurant le lien direct entre Sylvia et Noureddine
Kim Oun explique que les décisions budgétaires majeures étaient prises exclusivement par Sylvia et Noureddine sans aucun contrôle externe. Il a notamment supervisé l’achat de 100 véhicules et la logistique d’importation des matériels de campagne ainsi que la négociation d’hélicoptères avec Airbus, sous la stricte direction de Noureddine.
Le système financier clandestin s’appuyait sur un mécanisme sophistiqué : après réception des liquidités du Trésorier payeur général, Kim Oun les injectait dans des réseaux informels de change (« black market ») à Libreville. Ces fonds transitaient ensuite vers Dubaï, où l’avocat Alain Malek, véritable pivot du montage financier, les plaçait sur des comptes offshores (Royal Capital, Noor Capital). Ces comptes servaient à régler les dépenses luxueuses de Sylvia Bongo, dont le train de vie annuel avoisinait 3 à 4 millions d’euros en bijoux, œuvres d’art et vêtements de grand prix.
Kim Oun insiste sur la séparation des rôles : il n’a jamais géré les fonds de Noureddine, ni participé aux réunions stratégiques confidentielles entre Sylvia et Alain Malek, mais pilotait en revanche la logistique administrative et financière au service direct de Sylvia.
Ce témoignage confirme l’existence d’un système parallèle au pouvoir officiel, où la gestion financière et politique a été concentrée au sein du clan Bongo, alimentant des soupçons solides de détournements massifs de fonds publics et de blanchiment d’argent. Ces révélations renforcent la charge lors du procès par contumace actuellement en cours à Libreville contre Sylvia et Noureddine Bongo Valentin.
