Révélations explosives lors du procès des Bongo Valentin :
Mohamed Ali Saliou dénonce la gabegie financière au sommet de l’Etat gabonais.
A u cœur du procès qui fait trembler le paysage politique gabonais, Mohamed Ali Saliou, directeur de cabinet de l’ex-président Ali Bongo, a livré des révélations fracassantes sur les pratiques de détournement des deniers publics orchestrées par la famille présidentielle. Ces aveux, rendus publics après plusieurs jours d’audiences, dessinent un tableau accablant d’une gouvernance marquée par la corruption et le pillage systématique des ressources de l’État.
Selon Mohamed Ali Saliou, les richesses accumulées par Sylvia et Nouriddin Bongo Valentin, épouse et fils de l’ex-chef d’État, atteignent des sommets inimaginables. Les documents de la procédure judiciaire attestent de comptes bancaires totalisant près de 7,4 milliards FCFA au Gabon répartis entre plusieurs institutions (BGFI, ACI, Orabank, UGB, Ecobank, entre autres) et un compte offshore au Maroc renfermant 2 milliards FCFA. Outre ces montants colossaux, les biens matériels liés à la famille Bongo Valentin illustrent l’extravagance du train de vie entretenu grâce à ces fonds publics détournés : • Six jets ski dernier cri • Deux cités entières de quarante logements chacune • Plusieurs résidences luxueuses, incluant trois villas à Akanda et deux à Paris • Seize véhicules de luxe • Un bonus pétrolier mensuel de 450 millions FCFA
Par ailleurs, Mohamed Ali Saliou a révélé une prime mensuelle de 80 millions FCFA perçue en sus de ces richesses, ce qui porte le total des gains du clan Bongo à près de 30 milliards FCFA. Ces sommes astronomiques contrastent violemment avec les conditions économiques générales du pays et témoignent d’une impunité quasi totale au sein du régime. Ces révélations jettent une lumière crue sur la dérive profonde de ce pouvoir autocratique, où les institutions publiques servent avant tout les intérêts personnels d’une élite corrompue. Le procès, qui dépasse le simple cadre judiciaire, soulève des questions fondamentales sur la gestion des ressources africaines et la nécessité urgente d’une réforme en profondeur pour garantir transparence et reddition de comptes.
Le cas gabonais, exemplaire par son opulence corruptrice, appelle à une mobilisation continentale pour lutter contre ces pratiques destructrices qui entravent le développement et nourrissent le cynisme politique. Tandis que Mohamed Ali Saliou comparait lui-même pour détournement, il met à nu un système gangrené par la prédation, alimentant un débat crucial sur la gouvernance en Afrique. La justice gabonaise, en exposant au grand jour ces faits graves, ouvre une brèche dans l’omerta du pouvoir Bongo. La société civile et les institutions internationales doivent désormais amplifier la pression pour que cessent ces abus inacceptables et que la démocratie retrouve enfin sa vraie place au Gabon.
