De lourdes peines et quelques acquittements dans l’affaire Sylvia BONGO VALENTIN et Nourredin BONGO
La Cour spéciale a rendu son jugement dans le vaste dossier de blanchiment et de détournements de fonds publics. Un verdict contrasté où peines sévères, sursis, amendes et réparations multimilliardaires se côtoient.
L a Cour a innocenté Steeve NZEGHO DIEKO, tandis que plusieurs anciens responsables ont écopé de peines allant de 26 mois à 15 ans de prison. Les sanctions financières atteignent plusieurs milliards de francs CFA selon les responsabilités retenues. Des levées de mandats de dépôt, de résidences surveillées et de gels d’avoirs ont été ordonnées pour certains prévenus. D’importantes réparations ont été exigées au profit de l’État. La confiscation des biens gelés vient clore une décision judiciaire d’une ampleur inédite.
La Cour spéciale a tranché. Après des mois d’audiences consacrées à la vaste affaire de blanchiment et de détournements de fonds publics liée à l’ancien système politico-administratif, les magistrats ont rendu un verdict mêlant acquittements, peines lourdes et réparations colossales. Premier fait marquant : Steeve NZEGHO DIEKO, présenté comme l’un des principaux accusés, a été reconnu non coupable de blanchiment d’argent. Sa résidence surveillée est levée ainsi que le gel de ses avoirs, marquant l’un des rebondissements majeurs du dossier.
Le reste du jugement se distingue par une sévérité assumée. Gisèle MOMBO, reconnue coupable de blanchiment de capitaux, a été condamnée à 26 mois de prison assortis d’une amende de 5 millions de francs CFA, avec levée de son mandat de dépôt. Plusieurs proches collaborateurs de l’ancien pouvoir écopent de peines de 15 ans de prison, dont 5 avec sursis, ainsi que de 10 millions d’amende : Yann NGOULOU, Mohamed Aliou Saliou et Abdul OCENI. Jessy Ella EKOGHA, figure emblématique de la communication politique, a quant à lui été condamné à 10 ans de prison, dont 7 avec sursis, accompagné d’une amende identique et d’un placement sous mandat de dépôt.
Les peines continuent de varier pour les autres prévenus. Kim OUN, condamné à 5 ans de prison et 50 millions d’amende, ainsi que Gabin OTHA, sanctionné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis et 5 millions d’amende, ont tous deux étés placés sous mandat de dépôt. Jordan KAMUSET bénéficie d’une peine plus clémente : 3 ans avec sursis et 5 millions d’amende, assortis de la levée de sa résidence surveillée. Cyriaque MVOURANDJAMI, condamné à 26 mois de prison, voit également son mandat de dépôt levé, ainsi que le gel de ses avoirs, mais devra s’acquitter d’une amende de 5 millions de francs CFA.
Les réparations financières assignées par la Cour témoignent de l’ampleur des sommes détournées selon l’accusation. Parmi les plus lourdes : 6 milliards de francs CFA réclamés à Abdul OCENI, 5,2 milliards à Mohamed Ali Saliou, 1,2 milliard à Yann NGOULOU et plus d’un milliard à Kim OUN. D’autres prévenus devront également verser entre 10 millions et 295 millions de francs CFA, selon les responsabilités retenues. L’ensemble des comptes gelés, biens mobiliers et immobiliers des condamnés sont par ailleurs confisqués au profit de l’État, scellant un verdict qui restera comme l’un des plus significatifs de la nouvelle ère judiciaire engagée dans le pays.
